Se réfugier dans la musique

Autant 2008 est partie pour être une année sentimentalement bordélique, autant niveau concerts nom de dieu ça risque de dépoter sec ! En tout cas, pour les trois concerts que j’ai fait en mars, ça a beau être des artistes que j’ai vu au minimum trois fois déjà, ils m’ont tous ravis, voire émus, voire foutu la grosse patate.

Ca a démarré fort par Lenny Kravitz à la Cigale. Un peu de fion et de perséverance pour décrocher les billets, mais putain, quel pied de voir Lenny jouer dans une petite salle, visiblement à l’aise (il a retiré ses lunettes à la 3ème chanson, c’est quand même un signe !). Des versions modifiées, allongées, un passage acoustique, des impros et des intrusions à la basse ou la batterie qui donnaient presque parfois la sensation de s’être glissé dans son studio pour une séance de travail, et sur Love Revolution jouée façon blues, l’accueil d’une quinzaine de fans sur scène… Un concert humain et de qualité par une star internationale, c’est quand même pas tous les jours ! Donc en résumé : a giant foot.

Semaine suivante, changement de registre, mais pas forcément de ton "OK, j’en fait parfois trop mais c’est ce que vous attendez, non ?" : Lavilliers au Zénith. Je n’étais pas emballé par l’album, trop reggae à mon goût, mais le concert a été excellent, surtout par le choix des musiciens : pas mal de nouvelles têtes de talent, multi-instrumentistes pour la plupart, ce qui permettait de varier les instrumentations : cordes, cuivres, rock, acoustique… de très bons arrangements. Un moment très sympa : le tour des gradins sur la fin de La salsa, accompagné de son sax et de son trompettiste qui jouaient leur solo en plein milieu de la foule.

Une drôle d’expérience, quand même, pour moi : je suis arrivé une 1/2 heure avant le concert pour me retrouver… tout devant contre la barrière, bien au milieu de la scène. Eh oui le public de Nanard vieillit (témoin cette fille que j’entendais dire "Moi ça va 30 ans que je le suis, j’ai commencé à 15 ans !") et préfère être assis. C’était donc sympa d’être tout devant, et c’est vrai que c’est troublant quand il se met à chanter en te regardant bien dans les yeux. Mais après mes cinq minutes de gloire, j’ai eu mon quart d’heure de honte : j’avais chaud, alors j’ai enlevé mon pull, pour m’apercevoir que j’avais mis mon tee-shirt le plus crétin, un truc avec un oeil défoncé qui dit "Are you looking at me ?". Putain, pour une fois que je suis au premier rang… il a du se dire "Quel est cet abruti qui essaye de
capter mon regard avec un tee-shirt de beauf ?" Mais bon, de toute façon j’ai pas de tee-shirt Che Guevara, alors no regrets.

Et enfin, week-end dernier : Daho au Cirque Royal de Bruxelles. Un poil déçu par sa tournée précédente, j’ai été enchanté de celle-ci : un Daho bien à l’aise, qui parle et bouge davantage qu’avant, une setlist presque parfaite avec deux trois surprises dedans, un vrai morceau d’émotion pourtant attendu au tournant (le fameux "Boulevard des Capucines"), des projections, des cordes qui donnaient un coup de neuf à toutes les orchestrations, le retour des slaps dans le Grand Sommeil… Tout simplement jouissif.

Alors malheureux en amour, heureux en concert ? En tout cas j’ai passé sous silence l’essentiel : si j’étais seul pour Lavilliers, j’étais bien accompagné pour entendre "I’ll be waiting" de Lenny et "Boulevard des Capucines" (car il a bien insisté, Etienne : c’est une chanson universelle sur le pardon).

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